L’onde d'éternité

    




L’onde d'éternité

 
Tu es là couché, tel un pantin désarticulé,
Dans sa grande boite capitonnée
Qu’on va bientôt refermer
De son couvercle doré.
La mort abominable t’a fauché
Et ainsi transformé,
En ce corps étranger
Aux traits complètement figés.
Je te regarde pourtant,
Avec les yeux d'une maman
Qui ne voit là que son enfant
Qu’elle aime tendrement.
Je ne vois pas la mort
Mais un garçon aux cheveux d’or
Qui, les poings serrés, dort
En attendant qu’on l’emmène vers le port.
C’est le cœur déchiré
Que je vais t’accompagner,
Car je compte bien, du quai, te regarder voguer
Sur l’onde d’éternité.

Marie Morel

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