Mes larmes

 








Mes larmes       


Je suis des yeux, pétrifiée,           
Ton âme volant vers le ciel                                                      
Qui vient de lui ouvrir ses bras.                                           
À mes pieds, sur le sol mouillé,                                         
Gît ton corps charnel                                                    
Qui a perdu son dernier combat.                                    
Mes larmes en gouttes perlées                                        
Le baignent de l’amour inconditionnel                                    
Et l’habillent d’un ciré d’apparat.
Corps et âme en sursis                                              
Telle la bête blessée à mort,                                                      
Je hurle ma douleur.                                                              
Mais qui entendra mon cri ?                                         
Qui me guidera vers le port                                                  
Pour me sortir de l’horreur ?                                                
Pour toi, une nouvelle vie,                                               
Mais pour moi, la mort                                               
Dans toute sa noirceur.
Là-haut, la lumière a jailli,                                     
Enveloppant de paillettes d’or                                          
Ton souffle plein de candeur.                                         
Tu es au paradis.                                                                           
Me réjouir de ton sort                                             
Apaiserait mon cœur ?                                                   
Mes larmes en gouttes de pluie                           
Ruissellent sur ton corps qui dort                                    
Et le recouvrent d’un manteau de douceur.
Mes larmes en gouttes perlées                                           
Creusent pour toi un berceau d’aisance,                                   
En gouttes de rosée tissent pour moi un jardin d’espérance.

Marie Morel

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