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  Un extrait de mon livre Mon tout premier souvenir Je suis une petite fille d’à peine deux ans. J’ai le teint pâle, les yeux marron, et les cheveux très blonds avec des mèches qui me couvrent le front. Je suis ce qu’on appelle gentiment un bébé bien potelé. Je suis habillée d’une culotte bloomer et d’une petite robe en forme de brassière, le tout confectionné dans une toile de coton blanc, par maman qui est une très bonne couturière. Je suis nu-pieds. Je suis debout entre les genoux de papa, qui est assis sur un tas de planches à l’arrière d’un vieux camion rempli de bric-à-brac. Nous déménageons. Nous quittons une minuscule maison qu’on appelle ici une case, et dans laquelle je suis née, faite de bois, recouverte de paille de vétiver, au milieu d’une petite forêt de filaos. Le vétiver est une plante que l’on cultive pour la distillation de ses racines en vue d’obtenir une essence très prisée qui est utilisée en parfumerie. Ce sont ses longues feuilles qui, une f...
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                                                            Ma petite maman                                                                             Que de chemins parcourus, que de montagnes gravies ! Je te revois encore, le jour de mon départ, Hagarde, désespérée, le cœur en mille morceaux. Tu ne voulais plus croire à la vie, Puisque tes espoirs, de toutes parts, S'éparpillaient en lambeaux. Que de force et de courage tu as su te remplir ! J'ai assisté d'en haut à tous tes combats Pour résister, pour ne pas te noyer. Combien de fois as-tu sombré, avant de rejaillir  Des torrents qui bouillonnaient sous tes pas ? Des vagues ...

Confidence à l'enfant

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                       Confid ence à l’enfant                                       Aujourd’hui, tu aurais quarante ans. Un soir, il y a dix-neuf ans, tout s'est figé pour ta maman. Je ne t’ai pas connu et semble te connaître tellement ! À travers son cœur saignant et son regard aimant, Je vois un bel enfant. Un jour, j'ai voulu t’approcher de plus près, Sans pour autant oser le demander. Comme connectées, ta maman me l’a proposé. Au milieu de tes belles roses, tu semblais si léger, À croire que tu nous attendais, À vouloir partager un instant de notre magnifique journée. Sache qu’elle t’a pardonné de l’avoir quittée, Que tu es sans cesse dans ses pensées, Que dans sa poitrine déchirée, tu seras gravé à jamais. Elle avance de peur de tomber. Et ta mort a ouvert tant de portes qu’elle ne soupçonnait. Oh, bel enfant, ton admirable...

Lettre à l'Amie

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                    Lettre à l'Amie  Pas celle qu'on choisit mais celle qu'on reconnaît.  Celle qui vivait en nous, silencieuse, tapie, insoupçonnée.  Celle qui se révèle un jour, paraissant juste naissante  Mais qu'on porte depuis toujours dans notre inconscient.  Cette part de nous-même sortie du miroir et qu'on embrasse enfin.  Celle qui nous aide à porter nos rêves, qui nous rend nos sourires,  Qui allège par ses rires le fardeau de nos peines. Celle qui nous pare avant la chute, nous sort la tête de l'eau.  Celle qui partage tout, les joies simples, les bonheurs immenses, Les petits riens, les grands chagrins.  Celle qui comprend, qui entend, qui regarde, qui parle.  Celle qui ouvre la route sur tous les possibles de demain. Lettre à l'Amie qu'on n'a pas vraiment cherchée   Et qui a pourtant donné un sens au mot Amitié.  Marie Morel

Le bonheur d’éternité !

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    Le bonheur d’éternité ! J’ai transformé ma mémoire En une commode aux mille tiroirs, Pour y caser tous mes souvenirs Et pouvoir à ma guise les ressortir, Chaque fois que de ta pureté, Mon cœur voudra s’abreuver ! J’ai planté dans notre jardin, Des parterres de fleurs aux mille parfums, Avec de multiples allées Que j’arpenterai à la fraîche rosée, Pour y retrouver le tien Lorsque mes matins seront trop chagrins ! J’ai sculpté dans tout mon être, Le berceau qui te fera renaître, Celui qui te bercera mieux que tous les bras, Te chantera tous les airs que tu voudras, Chaque fois que sur ton sommeil d’enfant, J’aurai besoin de veiller comme la plus tendre des mamans ! Je ferai de mon trépas une marche vers toi Et lorsque j’aurai posé ma croix, J’allumerai la flamme, Celle qui éclairera nos âmes, Quand elles auront trouvé, l’une contre l’autre bien serrée, Le bonheur d’éternité. Marie Morel

Vivre fait mal !

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  Vivre fait mal ! Quand le cœur saigne et qu'on n'en connait pas la cause, Il y a de l'espoir. Mais quand on sait pourquoi et que c'est irréversible, Alors c'est le trou noir. Il n'y a pas, près de moi, de branches auxquelles m'accrocher. Je me noie, seule. Et même si une main m'était tendue, Mes rêves anéantis m'empêcheraient de l'atteindre. Mes seules armes... mes larmes. On pleure quand on naît, quand on a peur, Quand on nous blesse, quand on meurt. On pleure pour un rien, pour tout. Vivre fait mal... j'ai mal... si fort ! Marie Morel

Des signes par milliers

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Des signes par milliers Tu viens de me quitter Et me voilà déjà aux aguets, À l’affût du moindre signe de toi Pouvant me mettre encore en émoi ! Défiant les frontières de l’inaccessible, Rejetant l’impossible, Je te cherche partout, Espérant te trouver dans tout. Dans le vent chantant, Sur les ailes d’un papillon virevoltant. Dans la douceur d’un baiser d’enfant, Sur les moutons de nuages blancs. Sous quelle forme peux-tu me visiter ? Te reconnaîtrai-je sans hésiter ? Était-ce toi, hier, dans ce petit pinson, Piaillant joyeusement au-dessus de notre maison ? Est-ce toi, ce matin, dans cette chanson que tu aimais Et qui soudain me transporte comme jamais ? Mes yeux n’auront de cesse de scruter le monde, Pour y voir chaque clin d’œil que tu laisseras dans ta ronde. Des signes par milliers Pour panser mon cœur déchiré ! Des signes par milliers Pour éclairer mes sentiers ! Te retrouver dans toute chose, mon enfant, mon amour, Pour te dire encore et encore que je t’aime pour toujours. Marie...