La grande faucheuse

La grande faucheuse Qu’ai-je donc fait de si horrible Pour mériter pareille douleur indicible ? Pour que toi, la grande faucheuse, L’insatiable voleuse, Emporte loin de moi Mon petit enfant roi. N’en as-tu jamais assez De laisser derrière toi des êtres brisés ? Des pères effondrés, Des mères déchirées ! Sans états d’âmes, Tu te nourris de jeunes âmes. Que fais-tu de l’amour qui les a engendrées ? Des espoirs qui sur elles, ont été fondés ? Mais à quoi bon essayer de te raisonner ? Tu es bien incapable de penser ! Tu ne fais que ton infâme devoir, Celui d’entraîner dans le noir, Des petits êtres innocents, Ces petits êtres, nos enfants ! Marie Morel