Articles

Douleur indicible

Ne dites rien

Image
Ne dites rien Ne nous dites pas de ne pas pleurer, Que ça ne sert à rien, que ça ne le fera pas revenir. Ne dites rien car vous ne savez pas. Laissez-nous verser les larmes qui nous noient de l'intérieur, Hurler l'absence insupportable de notre enfant. Crier l'injustice d'une mort insensée, Ne nous dites pas d'arrêter d'en parler, D'essayer de ne plus y penser. Ne dites rien car vous ne comprenez pas. Ne nous enlevez pas le droit de raconter l'être chéri, De dire ses rires, ses jeux, ses exploits, De le garder vivant dans notre cœur. Ne nous dites pas que c'est la vie. Que nous devons faire avec. Ne dites rien car vous ne le vivez pas. Donnez-nous le temps de faire face à l'inacceptable, Sans nous presser, sans nous juger. Car le chemin du deuil d'enfant n'a pas de fin. Marie Morel

Guillaume, mon fils !

Image
                                                                                   Guillaume, mon fils ! Nous sommes aujourd'hui le onze juin deux-mille-vingt-cinq. Vingt et un an jour pour jour, après ta mort. Mon amour pour toi est toujours aussi grand. Ma peine toujours aussi profonde. Seules mes larmes se sont taries de t'avoir trop pleuré. Pour apaiser la souffrance de ton absence, j'ai appris à te faire vivre à travers moi. Tout ce que je fais, tu le fais avec moi. Tout ce que je vois, tu le vois avec moi. Où que j'aille, je t'emmène avec moi. ...

Les anges merveilleux

Image
Nous nous sommes enfin rencontrés. Vos âmes ont sûrement vibré aujourd'hui, au son de nos voix qui n'ont eu de cesse de parler de vous.   Olivier, j'ai écouté ta maman, pour la première fois de vive voix, me raconter l'enfant que tu étais et la douleur éprouvée lors de ton départ. Je n'ai pas eu de doute sur la peine de ton papa lorsqu'il prononçait ton prénom, se rappelant l'instant où il t'a tenu dans ses bras pour la dernière fois. J'ai ressenti l'immense et infinie tendresse de ta sœur lorsqu'elle revendiquait le droit et le besoin de parler de toi.                                          Guillaume, j'ai parlé de nous et surtout de toi à la famille d'Olivier qui finalement, ressemble à la nôtre. J'ai dit l'amour qui unissait notre famille, le même qui portait la leur, et qui résiste, plus que jamais, malgré notre chagrin. J'ose imaginer, qu'ensemble tout là-haut dans l...

Rêverie

Image
Rêverie Je me suis un peu perdue ce matin Dans de douces rêveries, Images d'un autre temps Où dans ma main, se cachait encore la tienne. J'ai couru avec toi des chemins, Sillonné des sentiers fleuris, Cheveux aux vents et cœur chantant, Jetant derrière moi les cailloux de mes peines. J'ai bu chacun de tes mots enfantins, Redressé tendrement tes mèches rebelles, Admiré ta démarche sûre et fière, Et ri de tes boutades de bambin. Comme j'ai aimé cet instant sans chagrin, Heure floue, légère et belle, Sans regret de ce qu'a été hier Sans peur de ce que pourrait être demain !   Mais les petits bonheurs ne sont pas sans fin ! Je suis tout à coup revenue à la réalité, Celle à laquelle tu ne fais plus partie, Et où te survivre est douleur infinie. J'ai replongé dans mon triste quotidien, Où je traîne le poids de ta mort insensée Qui a fait de moi une maman meurtrie, Brisée à jamais par ce que lui a fait la vie. Marie Morel

Après toi

Image
Après toi Après toi, chaque jour est un combat. Le plus petit geste est une épreuve Et la moindre inspiration une suffocation. Te survivre est une souffrance incommensurable. Un tourment qui ne connaît pas de fin, Une chute vertigineuse dans le néant. La vie bascule et bouscule sans cesse. Elle ne laisse ni trêve ni repos. Elle broie le cœur, arrache les entrailles. Et tenter de retrouver une once d'apaisement, C'est comme espérer gravir une montagne infranchissable, Alors que sous nos pieds, le sol se dérobe déjà. L'ombre masque la lumière. Elle s'étend langoureusement, inlassablement, Bafouant nos moindres espoirs de remonter des abysses. Seuls nos larmes et nos cris témoignent, Rappellent que nous survivons malgré nous Dans ce nouveau monde sans toi. Marie Morel

Ceci n'est qu'un rêve

Image
  Ceci n’est qu’un rêve Aujourd’hui, tu as presque quarante-deux ans ! Je frappe à ta porte, timidement, Et lorsque tu apparais dans l’encadrement, De joie s’emballe mon cœur de maman. Tu es là, les yeux brillants, Si beau, mon doux, mon grand ! J’ouvre mes bras, doucement, Tu t’y jettes prestement Et nous restons ainsi un long moment, Savourant chaque seconde, magique instant, Tendresse retrouvée comme il y a longtemps, Entre la mère et l’enfant. Autour de nous se dévoile ta vie maintenant Une épouse qui te regarde amoureusement, Des bambins qui chahutent gaiement, Une maison remplie d’un bonheur vivifiant. Tout est parfait, vraiment ! Mais rien n’est vrai, malheureusement ! Pour toi, la vie en a décidé autrement, Tu avais tout juste vingt et un ans. Ceci n’est qu’un rêve, évidemment, Qui revient régulièrement, M’apportant quelques minutes d’apaisement, Le temps d’imaginer ce qu’aurait pu être ton présent. Marie Morel

Amour d'éternité

Image
Amour d'éternité C'était un matin de douce rosée, Promesse d'une belle journée d'été. Mais le ciel tout à coup s'était assombri, Tandis que l'univers tout entier virait au gris. Ce jour était ton dernier… Pour nous le premier Sans ton regard envoûtant, Sans tes rires chantants. Des années après, nous luttons toujours Pour te survivre jour après jour, Même si nous t'imaginons bien dorloté Dans les bras de ton vaste ciel étoilé. Tu nous auras devancés de tant de pas Sur le chemin qui t'a mené là-bas, Loin de nous, de nos vies, Loin de nos cœurs meurtris. Pas un seul jour sans qu'on ne pense à toi. Pas une seule nuit sans l'écho de ta voix Qui berce nos songes de sa candeur, Apaise notre chagrin de sa douceur. Ô rêves délicieux où tu apparais Et où les rôles sont inversés. C'est l'enfant devenu ange qui veille Pendant que les siens sommeillent. Des années passées… Pensées d'amour… Amour d'éternité. Marie Morel